Les territoires de l'air, une culture moderne?
Résumé
L’empreinte de l’aéronautique sur notre monde moderne est à la fois marquée et diffuse. Pour la saisir, il nous faut embrasser les évolutions qui façonnent l’avènement d’un système technologique constitutif de la globalisation avec ses passages du prototype à l’industrie, de la pratique d’élite au transport de masse, du terrain à l’infrastructure. Pour comprendre cette matérialité, nous devons aussi mettre en lumière le champ des représentations qui travaillent l’avènement de ces mutations et de leurs ruptures. L’imaginaire, stratifié dans le temps et dans l’espace par l’accumulation des visions, des approches, des images, des narrations, est au cœur de l’invention et du projet, renouvelant le spectre des possibles, consolidant ce que nous appelons la culture aérienne. En investissant de manière diachronique les questions des pratiques, des frontières, des récits, des expériences, des spatialités, son étude nous invite à transcender les approches disciplinaires pour mieux comprendre des sujets qui traversent l’histoire de l’aéronautique tels que l’enthousiasme public, l’optimisme technologique, la créativité des prototypes, la perception du vol, l’anthropisation de la nature. En choisissant de lier des approches souvent séparées, de la littérature à l’urbanisme, de l’histoire de l’art à celle des médias, de l’histoire politique et militaire à celle des techniques, la conférence éclaire l’imaginaire comme lieu de la coopération des mondes hétérogènes. Cette perspective nous permet de saisir le rôle de l’aviation dans les mutations des notions d’espace et de temps, en même temps qu’elle éclaire notre condition contemporaine. Elle pose enfin la question de la transdisciplinarité en histoire.
Origine | Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte |
---|