Depuis une dizaine d’année, la digitalisation est identifiée dans les organisations comme un défi à relever. Souvent générales, les réflexions sur la nécessaire transformation digitale en appellent, dans de nombreux cas, à un remodelage du rapport aux espaces et aux temps. En particulier, l’idée selon laquelle l’un des enjeux centraux consisterait en une « transformation culturelle » est associée par de nombreuses entreprises à des projets de refonte des espaces de travail sur le modèle du flex-office. L’introduction au dossier « Espaces et temps de l’activité à l’ère de la digitalisation » pose le principe qui a fondé ce dossier. Il s’agit d’appréhender ces mutations en s’interrogeant sur la place qu’elles accordent, dans la conception et dans les réalisations pratiques, à l’activité et à ses logiques. Alors que les espaces et le temps sont conçus comme devant aider à opérationnaliser la transformation culturelle, il s’agit de se demander à quels résultats aboutissent des travaux qui insistent sur le fait que les espaces et le temps ne sont pas qu’un arrière-plan neutre de déploiement de l’activité. Les usages ont tout lieu de s’avérer décisifs et les processus d’appropriation d’être les enjeux de la réalisation effective de la transformation digitale.