Tandis que les travaux portant sur les pratiques d’achats dans les centres des agglomérations mettent en avant la désynchronisation des temps collectifs qui leurs sont dédiés, ceux portant sur les populations des espaces moins denses insistent sur leur caractère planifié. En comparant les pratiques d’achats des habitants du centre et de la périphérie de l’Île-de-France nous analysons comment la différence de densité de l’offre joue sur les moments dédiés aux courses. On constate que l’existence d’une offre à proximité du domicile des individus dans le centre permet des pratiques moins planifiées et fixes dans le temps. Cependant, nous montrons que cela n’entraîne pas la fin des synchronisations collectives : les heures de pointe liées aux achats ne sont pas beaucoup plus étalées dans le centre qu’en périphérie. L’improvisation dans les moments consacrés aux courses chez les résidents du centre-ville se fait toujours sur les mêmes horaires, cadrés par les activités structurantes de la vie des individus que sont la famille, le travail et les loisirs.