Au début des années 1970, l'instauration du Versement Transport, dont le prélèvement dans les agglomérations de province est assorti d'un seuil minimal de population, a contribué à relancer la coopération intercommunale autour de la relance des transports publics urbains. Trente ans après, le vote de la loi Chevènement (1999) et le développement rapide des communautés d'agglomération entraînent un changement important du paysage institutionnel des transports urbains. L'extension des périmètres ou des compétences des autorités organisatrices des transports urbains ne relève désormais plus de logiques spécifiquement sectorielles, mais renvoient à une diversité de stratégies politiques et territoriales. Pour autant, les transports publics urbains apparaissent le plus souvent comme un enjeu important de la négociation entre les communes, tant pour favoriser l'émergence ou la consolidation d'un pouvoir d'agglomération que pour structurer le dialogue entre une agglomération et ses périphéries. Les discussions autour des projets de transports collectifs en site propre en témoignent tout particulièrement. Cette communication présentera des éléments d'analyse issus d'enquêtes réalisées dans les années 2000 dans plusieurs agglomérations françaises, en s'appuyant sur la reconstitution des trajectoires de l'intercommunalité et des politiques de transports publics depuis les années 1970.