Non-lieu, ville générique, espace des flux, edge city : depuis une vingtaine d’années, l’aéroport s’est imposé comme l’une des figures récurrentes des essais sur la ville contemporaine. Il occupe souvent un rôle délicat d’exemplarité, illustratif ou repoussoir, et sert de plus en plus de référent pour la culture métropolitaine, au-delà de son enceinte stricte. Comme d’autres infrastructures contemporaines - grands monuments ou structures plus diffuses -, l’aéroport fait partie des espaces transitionnels de nos pratiques mobiles, entre flux et lieu, volatilité et fixité. Objet hybride, il est un terrain d’investigation critique des questions vives de la ville contemporaine. Quelle est la nature de ces objets qui ne sont ni vraiment urbains ni totalement étrangers au fait urbain ? De même que le Mobility turn renouvelle le champ de recherche des études urbaines, l’étude de ces espèces d’espaces élargit encore le champ de la recherche architecturale et urbaine.