Si les polluants plastiques suscitent un intérêt scientifique croissant, leurs sources et modalités de transfert en milieu continental sont encore mal connues. Le rôle du ruissellement urbain et routier dans le transfert de macro- et microplastiques reste notamment à quantifier. Cette étude se concentre sur une noue filtrante située en bordure d’une route à fort trafic du nord-est de l’Île de France. Des collectes ont été réalisées sur les sols de la noue, le sédiment en amont de la noue apporté par la route, et les eaux de ruissellement entrantes et sortantes du site. Après collecte, chaque échantillon a subi un traitement chimique à l’H2O2 et une séparation par densité, pour isoler les microplastiques de leur matrice. Les échantillons traités ont été déposés sur des filtres d'alumine pour une analyse cartographique automatisée par micro-IRTF. La teneur médiane en microplastiques dans les sols échantillonnée est de 4.6 MP/g de sédiment. Une différence significative est observée dans les sols en surface (médiane de 30.3 MP/g) et ceux plus en profondeur (médiane de 2.2 MP/g). Les sédiments apportés par la route présentent une concentration médiane de 47.2 MP/g, comparable à la concentration des sols de surface. Ces résultats suggèrent une infiltration peu profonde des microplastiques apportés par le ruissellement. Les résultats préliminaires sur les échantillons d'eau restent à détailler, mais semblent indiquer des concentrations de microplastiques significativement plus faibles à la sortie du fossé que dans l'écoulement urbain (entrée), ce qui suggère que le sol retient efficacement les microplastiques de taille supérieure à 25 µm.