Il est aujourd'hui largement reconnu que les eaux de ruissellement urbaines ne peuvent être considérées comme « propres », et que le temps de pluie génère une pollution diffuse à toute échelle des bassins versants urbains. Alors que les stratégies de gestion des eaux pluviales intègrent de plus en plus ce volet « qualité » afin de préserver les milieux récepteurs, le recours à des dispositifs d’infiltration soulève encore un certain nombre de questions. Que deviennent les contaminants dans le sol ? Existe-t-il un risque pour la qualité des eaux souterraines ? Si les contraintes locales imposent d’infiltrer les eaux de ruissellement, peut-on concevoir au mieux les ouvrages pour optimiser les processus de rétention et de dépollution ? Les travaux de recherche qui seront présentés visent à mieux comprendre les mécanismes en jeu dans le sol, la nature et les niveaux de pollution que l’on est susceptible de rencontrer dans des ouvrages d’infiltration, ainsi que l’étendue spatiale de cette contamination. À partir de différents résultats acquis au cours de la thèse, on montrera que le sol peut effectivement jouer un rôle de filtre vis-à-vis des contaminants, mais qu’il est bon de prendre un certain nombre de précautions dès la conception des ouvrages. On s’interrogera enfin sur ce que peuvent être des « bonnes pratiques » de gestion des eaux pluviales pour une maîtrise à la source des flux polluants.